Ce matin, c'est le départ. Enfin. L'idée de démarrer "à la fraiche" a fait long feu. J'avais oublié de régler le réveil.
Donc chargement de la T-Bird, réglages et vérification du bon arrimage des charges. Je connais un spécialiste de la perte des tapis de sols. :D
Le gros twin s'ébroue vers 10h et c'est parti en direction de l'Ardèche en empruntant le maximum de routes tranquilles.
Le ciel est d'un bleu d'azur. Un petit mistral limite l'envolée du thermomètre et la circulation automobile est très acceptable.
L'itinéraire passe par l'acqueduc de Roquefavour. Ce dernier est en cours de restauration. Un habillage entoure pudiquement les piliers qui surplombent la route. Nous verrons le résultat des travaux dans quelques mois.
En approchant la Fare les Oliviers, un cortège de camionnettes trainant des caravanes tente d'accéder à l'autoroute. Il crée un embouteillage sans nom. Les voitures tantant de faire le tour du rond point sont bloquées elles aussi et le serpent se mort la queue. Que l'on est bien à moto à pouvoir se faufiler. C'est un poncif. Certes. Mais il est vraiment appréciable de passer quand les autres sont bloqués. Même si certaines jalousies s'expriment. Parfois vertement.
Longer l'étang de berre par un temps pareil a toujours quelque chose de magique. Le mariage de deux nuances de bleu qui vont jusqu'à se confondre. Et lors qu'à l'approche de Saint Chamas quelques cygnes se baladent tranquillement à proximité du rivage, l'ambiance approche la perfection.
La traversée de la Crau est toujours un peu ennuyeuse. Seuls les zigzag d'une voiture devant moi m'aide à rester concentré. Et les ambarras des villages au pied des Alpilles n'ont rien à envier à ceux des grandes villes. En ce début de saison touristique, les commerçants doivent chanter "l'internationale": il y a peu de plaques d'immatriculation françaises. Mais après les Baux de Provence, la magie reprend le dessus lorsque le vert des pinèdes alterne avec le gris du calcaire des Alpilles.
La petite Crau est bien plus verte et agréable à traverser que la "grande". Arrivé au pied de la Montagnette, je grimpe vers l'abbaye de Saint Michel de Frigolet avec gand plaisir. La route serpente sous la pinède bordée par les tourelles du chemin de croix annonçant l'abbaye.
Une fois le pont d'Aramon traversé, les petites routes gardoisessinue dans un paysage de collines recouvertes de garrigues et parsemées de pinèdes et de quelques chênaies. C'est à l'ombre d'un beau chêne que le pique nique méridien et la sieste, indispensable, se sont imposés à moi.
De virages en collines,la traversée du Gard aboutit à Barjac sur des routes où seul le croisement intempestif avec des camions chargés de paille rappelle la nécessaire prudence sur les petites routes.
Vallon Pont d'Arc signe l'entrée en Ardèche. Là, il y a du monde. Rejoindre Aubenas en passant par Lagorce permet de retrouver la garrigue et les collines et de s'éloigner du traffic touristique. La traversée d'Aubenas est pour le moins encombrée. Mais, une fois Vals les Bains traversé, en remontant la Besorgue on entre dans un nouveau monde. Celui de la montagne Ardéchoise, des vallées étroites, des villages presque déserts et des chataigners.
Il était temps que j'arrive à la Bastide sur Besorgue. La chaleur du jour a été éprouvante. Me poser au camping du Moulin de Charrier est un pur bonheur.
